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CORPS PERDU

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Surmonter la douleur, transfigurer la souffrance. Ces œuvres superbes d’artistes ont créé en moi un choc émotionnel, je m’en suis imprégnée et elles ont fait naître ma contribution à cet exorcisme.

 

Je n’ai pas connu la guerre mais j’ai perdu ma nièce encore une enfant, la mer nous l’a enlevée. Une pièce a pris forme, lentement, car la remémoration n’allait pas sans douleur, sans le sentiment de transgresser un tabou.

 

Un mot tracé par un tube transparent dans lequel s’écoule un liquide rouge, dynamique, vivant de par les bulles d’air qui l’animent. Sérum de vie ? J’ai pensé que l’évier, présent dans la salle d’exposition pouvait en être le réceptacle. Relié à cette vasque dans laquelle coule le liquide de la vie, ce tube le laisse s’écouler, entrer en elle, mais le retient dans le circuit fermé qu’il trace. Conjuration de la perte, mythe de l’éternel retour, travail de mémoire ?

 

Ainsi va le chemin de la vie. De ce tuyau, je construis ce mot qui colore la vie de qui a subi la perte.

A.D. – sans titre 1 — 2013 (215 x 55 cm)

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